Voici mon compte rendu des 1000km du sud qui se sont déroulés en Septembre 2018. J'ai goûté aux joies de la longue distance en 2014 lorsque j'ai réalisé mon premier 400km. D'ordinaire je participe à des compétitions sur route en UFOLEP avec une préférence pour le contre la montre et les cyclosportives montagneuses. J'ajoute que je suis un jeune dans la discipline puisque je ne pratique le vélo que depuis 2011 après 30 années passées à faire du canoë en compétition. Donc en 2014, en furetant sur le net, je découvre le site de Jean-Philippe BATTU qui organise des brevets sur Grenoble. Séduit par la formule, je m'inscris donc à un BRM 400km Grenoble-Grenoble via le col de la Croix de fer et de l'Iseran. Ce fût une expérience inoubliable, avec une sensation de découverte et d'aventure jamais rencontrée. Voulant pousser l'expérience un peu plus loin, après plusieurs 400km je m'inscris toujours à Grenoble à un 600km. Ce fut un désastre, sans GPS et sous un déluge d'eau, ma feuille de route HS rapidement, je suis contraint de faire demi-tour au bout de 150km.
Ne voulant rester sur un échec, me voilà engagé en juin 2018 sur un 600km au départ de Bordeaux. Je termine en état correct à ma grande surprise après une nuit blanche passée sur le vélo.
Je m'engage donc sur la ronde Aliénor d'Aquitaine (1220km) en juillet 2018. Elle sera bouclée en 75h sans connaître de grande défaillance, le mal au postérieur restant mon principal souci..
Me voilà donc à nouveau sur la toile, et là je tombe sur le site des 1000km du sud, et on peut dire que c'est du lourd. 1000km avec plus de 20000m de dénivelée, plus de 30 cols. Le profil openrunner ressemble à l'électrocardiogramme d'un malade cardiaque en soins intensifs...
A 20 euros l'inscription, je ne risque pas grand chose. Ici c'est de l'autonomie totale. Contrôle des points de passage par photos, pas de ravitaillement, pas de gymnase tous les 100km avec des tapis pour dormir, bref l'aventure totale et ça me plaît ! Je me promets simplement de ne pas prendre le départ si une météo exécrable est annoncée.
Après une course en ligne de 90km le samedi (peut-être pas le top pour la préparation, mais on verra...), me voilà donc au départ le lundi 3 septembre à Cottignac dans le Var. 2 départs sont proposés: soit le lundi soir à 20h, soit le mardi matin à 7h. Je préférerais partir le matin pour éviter de commencer par une nuit blanche, mais de la pluie étant prévue en milieu de semaine, je préfère prendre de l'avance, ce sera donc lundi soir.
Commence alors la préparation du vélo à 17h, moment toujours très stressant car il faut faire des choix et surtout ne rien oublier. J'ai désormais mon GPS qui pour moi reste un accessoire quasi indispensable. D'ordinaire, je fonctionne avec un sac à dos que je supporte très bien. Ca a l'avantage de ne pas charger le vélo et de garder tout sur soi quand on s'arrête. En plus ça sert d'oreiller quand on dort dans la pampa. Pour le 1000km j'ai investi en plus dans une sacoche de selle que je vais charger avec uniquement des fringues pour ne pas charger trop le vélo et essayer de garder quelques sensations...
Vu le profil, le poids transporté doit être minimum, la sélection est dure...
A 18h30 tout est prêt, je prends ma douche au camping et j'essaye de me reposer dans mon van. Impossible de dormir, je stresse trop, je suis beaucoup plus tendu qu'avant une course...
A 20h me voilà au départ. Nous sommes une bonne trentaine avec un nombre de cyclistes allemands impressionnant.
Ca y est c'est parti, nous restons groupés...200m le temps de gagner la route qui monte déjà. Des petits groupes se forment, pour ma part je roule seul comme à mon habitude sans partir trop vite.
Je préfère toujours rouler seul pour plusieurs raisons. D'abord parce que je m'entraine toujours seul, tous les matins à 5h30, difficile de trouver un partenaire à cette heure...Ensuite, j'aime aller à mon rythme, m'arrêter quand je veux etc. A plusieurs, sur de la très longue distance on n'est jamais dans le même tempo et ça peut causer des problémes. En plus, être vigilant pour ne pas toucher une roue, et voir le postérieur d'un collègue au lieu du paysage ne m'enchante guère. De toute façon, je ne m'ennuie jamais quand je roule.